Le Chamanisme dans l’empire – Le Culte des Sei Di

Introduction :

Un Sei Di est une pierre, un tronc d’arbre, un objet inanimé considéré comme le siège d’un esprit à la force surnaturelle auquel est voué un culte mystique. Le Sei Di est le lieu de résidence supposé des génies, bon ou mauvais. Il a souvent une forme remarquable par son aspect (forme, couleur, etc.)

Le culte des Sei Di est très répandu au sein de l’empire, y compris parmi les classes les plus cultivées. Chaque famille possède un Sei Di à proximité de son logis, voire pour les plus puissantes, au sein de leur logis. Le Sei Di sert parfois d’abri aux esprits des Ancêtres familiaux, si un pacte avec le génie qui s’y trouve a été réalisé afin d’en faire le Protecteur familial. Le génie accueille alors les esprits des Ancêtres qui l’aident dans sa longue tâche.

Un Sei Di peut être l’objet d’un culte privé, individuel ou de nature communautaire. Il arrive que cette dernière catégorie soit anthropomorphe et les légendes racontent qu’il s’agirait de héros changés en pierre lors de leur passage dans l’autre monde.

Pouvoirs et Devoirs :

Le pouvoir d’un Sei Di est latent et est déclenché par un sacrifice (enduire le Sei Di de graisse animale, de sang, offrir des denrées alimentaires, etc. ). Mais le génie contenu dans un Sei Di est souvent un être très sévère, exigeant un culte régulier avec des temps forts en automne et au printemps.

Qu’il soit le gardien d’un foyer, d’une rue ou d’une cité, ou le dernier témoin d’un drame du passé que dissimule aujourd’hui la douce torpeur d’un lieu à première vue anodin, chaque esprit a un rôle protecteur ou destructeur, avec un caractère qui lui est propre.

L’échange repose sur des devoirs réciproques. Si le Sei Di accepte le sacrifice, il doit aider celui ou celle qui vient de lui rendre hommage. En cas de refus, le Sei Di est parfois détruit par le demandeur (la pierre sera brisée, le tronc brûlé, etc) et le génie qu’il abrite sera obligé de fuir en absence de logis. Cependant, une telle offense peut se payer très cher. On ne dérange pas impunément un esprit, que l’on soit ou non dans son bon droit.

quelques génies

Une présence universelle

Les Sei Di se trouvent partout, dans tous les éléments de ce monde : montagne, lac, cours d’eau, rivière, etc. Un lac est parfois la réserve de pêche privée de génies du dessous et l’imprudent qui tenterait de pêcher en ce lieu protégé risque fort de sombrer à jamais.

Les lieux « sacrés », comme le disent ceux qui viennent des terres de l’ouest, imposent le respect de nombreuses contraintes : silence, sacrifices, interdiction de boire l’eau de source, de pêcher, etc.…

Le chaman :

Il sert d’intermédiaire entre un groupe humain et les génies des Sei Di. Son attribut principal est le tambour sacré souvent décoré, son moyen d’expression, le chant mystique.

Il est sacrificateur occasionnel bien qu’un sacrifice ne nécessite pas forcément un chaman. Il est surtout médecin, devin, guide qui escorte les âmes des défunts vers l’au-delà, favorisant de ses pouvoirs mystiques la vie communautaire.

Il est en fusion avec l’univers totémique des esprits zoomorphiques. Il entre en contact avec les puissances surnaturelles par l’extase et l’entrée en transe. L’usage de potions mystiques pour favoriser l’extase est courant. Après absorption, le chaman danse et chante, se jette à terre et entre en transe. Il est ramené dans le monde du milieu par un autre chaman qui va le chercher sur les chemins sinueux de la connaissance.

Le tambour mystique a pour vocation de chasser les mauvais esprits ou au contraire d’appeler les génies au moment de la divination. Le pouvoir du chant mystique sert surtout à communiquer avec l’au-delà.

Le chaman maîtrise aussi très souvent l’art des mandalas, ces représentations mystiques qu’il peut calligraphier, graver, inscrire, modeler ou forger pour guérir, maudire, détruire, protéger, mais aussi pour ouvrir ou fermer des passages entre le monde des vivants et les lieux qui échappent au commun des mortels.

Les rêves mystiques :

Les Dieux et les Ancêtres des Temps Anciens n’ont pas coutume de se révéler aux créatures du monde du milieu. La Destinée non plus. Pourtant, certains humains sont choisis pour porter aux autres des messages venant de ces puissantes créatures. Ces messages ont pour but de lever le voile sur les possibilités qui s’offrent à un individu, à sa communauté ou à son peuple.

Le rêve mystique est le véhicule de ces messages ; souvent métaphoriques ou allégoriques, ils entraînent le futur messager – ou le futur héros – dans une succession d’événements ou de scènes qui sont censées lui apporter des réponses à des questions qui le tourmentent ou qui tourmentent son peuple. Les rêveurs peuvent communiquer avec toutes sortes de créatures, même les plus improbables (végétaux, minéraux, animaux, humains, génies, hybrides, monstres, …) .

C’est un rêve mystique qui révèle leur vocation aux futurs membres des couples impériaux qui se succèdent depuis sa création à la tête de l’empire.

La plupart des humains ayant vécu une expérience de rêve mystique parlent tous du fait qu’à part les distorsions de la réalité (créatures ou voix étranges, couleurs modifiées, vue brouillée, …), ils ont eu la sensation de vivre ces moments de façon totalement consciente, de ressentir ce qui leur était arrivé pleinement. Pourtant, tous s’accordent aussi à raconter que leur esprit avait voyagé hors de leur corps, toujours endormi et immobile dans une position de sommeil.

Un rêve mystique se termine toujours par le réveil du rêveur, qui reprend alors le cours de sa vie. Au sortir d’un rêve mystique, il est indispensable de passer par une phase d’interprétation ou de décryptage, car la plupart du temps, les événements qui s’y sont déroulés ont une signification cachée, symbolique et/ou implicite.

Les projections astrales :

Les Chamans ont depuis toujours été fascinés par les rêves mystiques. En combinant une phase de méditation, un chant guttural, des transes particulières et l’ingestion d’une potion dite « potion du rêve imminent », certains sont parvenus à recréer les conditions du rêve mystique et à le provoquer « sur demande ». L’esprit du chaman ou du rêveur quitte son corps et voyage, désincarné, où bon lui semble, sans contrainte d’espace ni de temps. L’esprit peut décider d’être vu ou de rester invisible aux créatures des plans qu’il rencontre ; il peut aussi communiquer avec ces créatures – à ses risques et périls.

Cependant, il est extrêmement difficile d’atteindre cet état. Contrairement au rêve mystique «naturel », une expérience de projection astrale volontaire peut avoir une issue fatale pour le rêveur, dans le cas où il rencontrerait des créatures peu recommandables ou courroucées par son intrusion dans leur univers. Il est donc vivement recommandé aux rêveurs volontaires de ne jamais partir seul, ou sans de très puissantes protections mystiques.

Les génies :

Il est nécessaire d’honorer les génies et les ancêtres par des offrandes régulières, des prières de remerciements personnels ou d’autres actions de grâce. Un génie ou un ancêtre honoré n’en sera que plus clément envers la personne qui lui montre piété et déférence.

Les génies du Khalihuru sont à la fois issus et partout dans les éléments qui entourent ceux qui les révèrent : le vent, la pluie, le tonnerre, les champs, les bois, les rivières, … Les génies sont regroupés en différentes familles : les Dryades, les Sylphes, les Fées, les Pixies, les Daïkini, les Démons, les créatures élémentaires, etc…

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