Le Clan de la Louve - Le Peuple Ban-Yin (« Etre la Force Spirituelle »)

1. Introduction :

A l’érudit qui lit ces lignes, ne soit pas surpris de trouver dans ce texte des principes contraires à la doctrine impériale, qui sont souvent sujets de discorde entre le pouvoir central et les membres de notre clan. Ne prête pas l’oreille aux calomnies qui dépeignent nos Mères-Louves comme des Amazones ou des Walkyries. Chez nous, hommes et femmes sont égaux, mis à part pour les responsabilités de chefs de villages ou de clan, réservés à nos Mères-Louves.

Entre aurores boréales, lacs nourriciers et plaines fertiles, les Ban-Yin suivent depuis le début des âges des traditions et des rites particuliers, propres à ce que certains érudits appellent le «Royaume des Femmes-Reines». La Louve, symbole du clan, révèle ici tous ses visages : de la mère attentive et dévouée à la chasseresse émérite, en passant par l’implacable vengeresse, elle est celle qui donne la vie, celle qui donne la mort, celle qui protège et nourrit toute créature qui se place sous sa protection, et celle qui punit l’infâme, en obéissant toujours aux Forces de la Nature.

Une chamane louve par J. Greywolf

2. Organisation hiérarchique et politique :

a. Présentation :

Tout membre du clan est égal à un autre, sans distinction d’âge, de sexe ni de profession, tant que ce dernier sait se rendre utile à la survie de sa propre personne, de sa Meute, de son Village de sa Tribu, et de son Clan. Une hiérarchie politique permet au Clan de fonctionner en harmonie avec la Nature, bien qu’il n’y ait pas à proprement parler de classes sociales. L’esclavage était inconnu sur ces terres avant les interactions avec les autres provinces ; depuis, les Louves le tolèrent à peine chez les autres. Il n’existe pas sur les terres Ban-Yin. Si un membre d’un autre clan vient avec des esclaves, il est prié de les traiter avec le respect dû aux êtres pensants.

Tout membre du Clan fait partie d’une meute dirigée par un ou une chefs de meute. Une meute est composée d’une vingtaine d’adultes et de jeunes qui partagent soit la même filiation directe, soit les mêmes affinités. Le chef de meute statue sur l’acceptation ou le départ d’un membre de sa meute. Il peut prendre conseil auprès des autres membres pour prendre sa décision. Dans des cas précis, comme l’envoi d’une ambassade, une meute temporaire se créée naturellement entre les individus choisis pour ces missions. La meute élit alors son chef.

Plusieurs meutes peuvent choisir de se rassembler sur un même territoire pour former un village. Une Mère-Louve dont la bravoure et la sagesse ont été reconnues par la majorité des chefs de meute dirige le village. Elle assure la survie de l’ensemble des meutes qui se placent sous sa protection en contrôlant, avec l’aide des Chefs de Meute, la gestion des ressources naturelles de son territoire. Elle préside, au sein du Conseil des Chamans, au respect des rites, à la protection des lieux sacrés et à la reconnaissance des Sei-Di les plus importants pour le village et montre l’exemple dans les dévotions dues aux ancêtres. Elle transmet aux jeunes du village la culture Louve et ses connaissances sur l’Empire.

Les Mères-Louves se rassemblent en conseil à des dates régulières pour gérer les affaires du clan et apporter leur soutien à la Mère de Toutes les Mères. Siégeant au bord du Lac-Mère, cette femme d’exception a été en son temps une Mère-Louve appréciée de son village et du Conseil. A la mort ou à l’approche de la déchéance de celle qui lui a précédé, elle est désignée par le Conseil et par le Cercle des Chamans Mère de Toutes les Mères. A ce titre, elle dirige le Clan et le représente au sein de l’Empire. Elle est assistée dans sa tache par le Conseil des Sages, un groupe de 6 hommes et femmes réputés pour leur équilibre.

Elle veille au respect des bonnes relations entre son Clan et l’Empire, ce qui lui permet d’assurer la sécurité des siens, tout en défendant leurs intérêts. Dernièrement, elle a eu fort à faire en la matière : l’Empire a envoyé des prospecteurs miniers en territoire loup, et ont commencé à installer des exploitations vouées à s’agrandir dans le futur. Nombre de meutes chassant dans ces espaces se plaignent des dégradations que Mère Nature subit. L’empire quant à lui recherche des prospecteurs disparus. Des fonctionnaires pusillanimes et belliqueux prétendent que ces disparitions sont le fait de raids loups sur les exploitations. Aucune preuve n’est encore venue étayer ces racontars.

C’est dans ses mains que reposent tous les pouvoirs au nom du Clan, sous le contrôle du Conseil des Sages et du Cercle des Chamans. L’Empire lui a délégué les pouvoirs de Basse et Moyenne Justices, avec obligation de faire respecter les lois impériales sur son territoire. C’est souvent le cas dans les grandes villes, mais plus rarement dans les endroits où la main de l’Empire n’a jamais mis le pied.

La Mère de Toutes les Mères a aussi obligation de veiller au prélèvement de l’Impôt Impérial. N’utilisant que peu la monnaie, ce sont les taxes de passage et les dividendes des comptoirs étrangers présents dans sa province qui permettent au Clan d’en acquitter la plus large partie. Le reste est couvert par le produit des chasses et des cueillettes, en respectant la fraîcheur de ces denrées périssables.

En plus des taxes de passage, tout convoi doit être accompagné par un ou plusieurs guides et éclaireurs formés à reconnaître les lieux sacrés qui jalonnent les rares pistes. Une taxe spirituelle est exigée pour chaque convoi traversant la province. Elle est offerte en sacrifice aux Sei-Di en réparation des dommages causés à Mère-Nature par le passage d’hommes, de bêtes et de chars.

Un Guerrier Loup par J. Greywolf

b. Portraits :

Depuis que le Clan existe en tant que tel, la Mère de Toutes les Mères réside dans la cité semi-lacustre du Lac Mère, aussi appelé « Lac Bai-Yun» (Lac du « Nuage Blanc ») en raison de la brume immaculée qui recouvre très souvent la surface du lac du milieu de l’automne au milieu du printemps.

La Mère de Toutes les Mères a 78 ans, et se nomme Makila. Totalement aveugle depuis presque 30 ans, elle a développé ses 4 (5 ?) autres sens à un point tel que nul n’ose défier son jugement ni son autorité naturelle. Elle a prouvé sa valeur en se rendant à pied du Lac Mère à Akalê, la seule ville au Sud-Est du territoire, deux ans après avoir perdu la vue, ce qui lui a valu d’être élue Mère-Louve de la Tribu des Larmes du Ciel avant d’être élevée au rang qu’elle occupe à présent. Depuis qu’elle a accédé à son rôle de Mère de Toutes les Mères, aucune prétendante n’a encore osé la défier.

Farouchement opposée à la présence de l’Empire sur son territoire, mais trop sage pour attiser les braises de la révolte qui gronde dans ses rangs, Makila ne cesse de consulter le Cercle des Chamans, en espérant que l’Empire comprendra tôt ou tard qu’il ne suit pas la bonne voie, que les Temps Anciens ne tarderont plus à revenir, et que l’Ordre Naturel reprendra bientôt sa place.

Prétextant systématiquement que son âge et sa cécité l’empêchent de parcourir de longues distances, elle échappe très souvent à ses devoirs envers l’Empire, et délègue bon-gré, mal-gré Shaïrr’a, une des Mères-Louves les plus expérimentées et les plus diplomates aux rendez-vous fixés par le Gouverneur Shokuta à Katoshaâ, la cité impériale implantée dans la passe du même nom qui se trouve entre les Monts du Printemps et les Marches Blanches, sur la rive droite du Fleuve des Mille Larmes, frontière naturelle entre le territoire Ban-Yin et celui du Clan du Bélier.

Shaïrr’a, 42 ans, connaît bien Katoshaâ et ses habitants, qui sont presque tous des colons impériaux ou des guildeurs d’autres clans, fonctionnaires ou soldats – tous des profiteurs. Elle ne les aime pas particulièrement, mais sait que sa mission est importante pour son Clan. Très peu de membres du peuple Ban-Yin vivent toute l’année à Katoshaâ, préférant résider dans leur village d’origine.

Jian-lan, un des frères de Shaïrr’a, 36 ans, a accepté une charge de fonctionnaire impérial il y a de cela 4 ans, et espère que sa sœur ne découvrira pas trop vite que les forces impériales sont en train de creuser une des montagnes inhabitées proches de la cité pour en extraire de l’or et de l’argent. Il craint une réaction violente de la Tribu des Marches Blanches à ce casus belli. L’Empire l’intrigue beaucoup, et il souhaite ardemment avoir la possibilité d’aller visiter Oyama, afin de comprendre ce que l’Empire pourrait apporter de positif à son peuple. « Connaît ton ennemi », lui a dit son oncle Hakiro. Plus il en apprendra sur l’Empire, mieux il pourra un jour le combattre aux côtés de ses sœurs. Serait-ce à ces fins qu’il est devenu l’amant du Gouverneur Shokuta ?

Le Gouverneur Akiko SHOKUTA est une splendide quadragénaire issue des universités d’Oyama. Ce sont sa compétence, son art de la diplomatie et son sens aigu de la psychologie qui l’ont conduite à occuper ce poste. Bien que peu prolixe au premier abord, elle s’avère rapidement affable une fois mise en confiance par ses visiteurs, qu’elle captive par son immense savoir et sa voix enchanteresse. Ses rares emportements sont motivés par les bras de fer systématiquement causés par les différences idéologiques qui l’opposent à Shaïrr’a. Cette dernière aurait tendance à faire passer les règles de vie de son clan avant celles de l’Empire, ce qui n’est en aucun cas acceptable.

3. Règles de vie et comportements au sein du Clan :

a. Perception de la hiérarchie Naturelle et Spirituelle

Tout membre du Clan doit se comporter avec un respect égal envers ses pairs et ses aînés sans considération de son âge réel ou apparent. C’est le rôle des membres du Clan de nourrir, vêtir et loger ses dirigeants, afin qu’ils puissent se concentrer sur leurs tâches de protecteurs et d’interface avec les Forces de la Nature.

Les Loups perçoivent leur univers selon une hiérarchie spirituelle bien définie :

  • Mère Nature est placée tout en haut de la pyramide hiérarchique. Cette conception rejoint le mythe impérial de la Mer Cosmique ;
  • Les Dieux Impériaux, les Sei-Di, les Esprits et les Totems ;
  • Les Ancêtres (des humains et de toutes les créatures de Mère-Nature) et le Couple Impérial (désigné par les 2 Sei-Di Majeurs, Feng et Kirin, pour diriger l’Empire) ;
  • La Mère de Toutes les Mères à égalité avec les chefs des autres Clans, le Conseil des Sages et le Cercle des Chamans;
  • Les Mères-Louves à égalité avec les Chamans et les Conseillers Loups et des dirigeants des autres groupes de créatures de Mère-Nature (incluant les animaux, les végétaux, …) ;
  • Les chefs de meute à égalité avec les « nobles » des autres Clans, les gradés des armées, …
  • Les membres du Clan et des autres Clans, y compris ceux que d’autres clans nomment « esclaves » et les créatures de Mère-Nature.

b. Comportement : déférence aux « aînés » :

Un Esprit Loup

Devant un aîné ou un chaman, on doit s’incliner avec respect et mettre au moins un genou en terre ou s’agenouiller, ne pas prendre l’initiative de la parole et ne pas le regarder droit dans les yeux, sauf s’il vous y invite, et sauf si on est ou on porte un petit enfant de moins de 4 ans. Un homme ou une femme portant un petit enfant sont autorisés à s’incliner sans s’agenouiller.

Les personnes en position de pouvoir doivent elles aussi respect, mais aussi assistance et magnanimité à ceux qu’ils dirigent. Si on lui manque de respect, un « supérieur » peut exiger de celui ou de celle qu’il accuse à se livrer à un duel, pour rétablir l’ordre naturel d’autorité. De même si un membre du clan estime avoir été lésé par un des ses dirigeants qui ne lui aurait pas témoigné suffisamment de respect ou d’assistance, il peut avoir recours à un duel. Au sein du Clan de la Louve, ces combats vont rarement au-delà du premier sang, et ne nécessitent pas systématiquement l’emploi d’une arme quelconque ; un combat au corps à corps suffit à rétablir les équilibres [note orga : nous rappelons qu’en GN, le corps à corps n’est pas permis]. En revanche, l’usage d’un « champion » est perçu comme une tricherie, un manque de confiance dans le jugement de Mère-Nature.

Tout manquement grave aux règles du respect ou mise en danger de la survie d’une meute, d’un village ou du clan se solde en général par une obligation de travaux d’intérêts généraux, de nomination temporaire comme postulant au concours de fonctionnaire impérial, et peut aller jusqu’à être puni de mort, en fonction de la gravité des actes commis. Ces décisions sont soumises à l’approbation du Conseil et de la Mère-Louve.

Tout membre du Clan peut prétendre à remplacer un de ses supérieurs à la direction d’une meute, et toute femme peut défier une de ses aînées pour prendre sa place en tant que Mère Louve ou Mère de Toutes les Mères. Les 2 parties doivent se livrer à une série d’épreuves. En général il s’agit de se mesurer au cours d’une course d’orientation, d’un passage sur le plan des esprits, et un duel.

Tout membre du clan peut demander audience, publique ou privée, à un Chaman, à une Mère-Louve, à son Conseil ou à la Mère de Toutes les Mères en fonction de l’importance de ses interrogations ou de ses suggestions qui le plus souvent ont un fond spirituel lié à la survie des siens ou à sa vocation.

c. Comportement : respect mutuel:

Une Guerriere Louve par Delphine

Dans le clan, les femmes, et en particulier les mères sont les piliers de la société. Seule l'ascendance féminine est prise en compte pour la transmission des biens. Cependant, le prix donné à la vie n’a pas de sexe, et mâles et femelles ont droit au même respect, du moment qu’ils contribuent à leur manière à la vie et à la survie (physique, morale et spirituelle) de la famille et du Clan.

La mère est chef de famille. Elle va préparer une de ses filles, nièces ou cousines à sa succession. Le « droit d’aînesse » n’existe pas chez les Ban-Yin, mais la règle est très stricte : il n'y a pas de partage du patrimoine à la mort de la Mère. La propriété communautaire reste la même de générations en générations et la famille, une fois sa subsistance assurée, ne fait pas d'effort pour l'agrandir au détriment d'autres familles ou de la Nature.

La mère garde ses enfants auprès d'elle sa vie durant si elle le peut et gère leurs biens matériels. Tous restent dans la communauté clanique, personne n'en est exclu pour des questions de gestion de la propriété. Le fait pour une jeune femme ou une mère de changer d'amants si elle le souhaite n'a aucune conséquence économique et sociale dans la communauté, il n'y aucune menace pour les enfants et pas de sujets de querelle. Mais toute personne qui le souhaite peut quitter sa famille pour « aller voir le vaste monde », emportant avec elle un sauf-conduit (le plus souvent un bijou marqué du sceau/môn de la Louve) offert par la Mère-Louve, qui demande aux autres Mères d’accueillir le voyageur comme l’un de ses enfants. Les voyages des jeunes hommes et des jeunes femmes sont conseillés, voire encouragés pour éviter la consanguinité. Les Loups restent néanmoins méfiants vis-à-vis du reste des autres territoires et d’Oyama, bien que des membres du clan choisissent d’aller visiter les autres provinces par curiosité d’apprendre.

La notion de père est inexistante, remplacée par celle d’oncle. Les hommes et les femmes ne vivent pas en couple tant qu’ils ne se sont pas choisis et présentés ensemble aux yeux de tous. Sans que cela ne soit ressenti comme de la légèreté sexuelle et tout en observant strictement le tabou de l'inceste, en particulier entre frère et sœur, les liaisons se nouent et se dénouent sans aucune contrainte sociale. Sans mariage ni infidélité, cette société exclut si radicalement la possession que la jalousie en devient honteuse. « L’Amour est le seul lien qui ne peut être défait que par ceux qui l’ont tissé », dit un vieil adage de ces contrées.

Les femmes et les hommes vaquent en groupe à leurs occupations. Ceux qui le souhaitent peuvent devenir chasseurs, cueilleurs ou guerriers, en fonction du maître ou de l’oncle que les Sei-Di leur auront indiqué. Rares sont ceux qui sont appelés à endosser les charges chamaniques, qui requièrent une grande force spirituelle et un réel potentiel mystique.

Quelques Ban Yin ont accepté de devenir fonctionnaires de l’Empire, mais ils l’ont fait à contrecœur afin de permettre à leur clan d’être représenté à la cour, dont les fastes leur sont indifférents. Certains se sont pliés aux contraintes du mariage avec des membres d’autres clans, par amour pour leur conjoint, mais le mariage est considéré comme un passage inutile tant que les 2 amants savent témoigner de leur amour et de leur respect pour l’autre en tout temps et en tout lieu. La notion de concubinage est comprise, mais pas celle de prostitution, puisque dans l’inconscient collectif de ce clan, l’amour s’offre mais ne se vend pas.

La majorité des Ban-Yin (98%), sont des ardents défenseurs de leur culture, si particulière au sein du Khalihuru. Ils ne sont pas prosélytes ni fanatiques. Ils aspirent seulement à ce qu’on les laisse vivre en paix, mais ils sont tous prêts à se battre s’il le faut pour y parvenir.

d. De la filiation naturelle et de l’adoption :

Tout enfant qui naît est confié après sa première tétée aux Forces de la Nature : le Chaman l’emporte dans un lieu sacré connu de lui seul où il pratique un rite de lecture des augures. En fonction de la réponse des Sei-Di, l’enfant est conduit sur la voie de son Destin. Les enfants morts-nés sont eux aussi emportés dans ce lieu, car les Ban-Yin considèrent que si le bébé est né, même si il n’a pas survécu longtemps, son esprit est présent et doit retourner à la Source de Toute Chose.

Tout Kalihuran, de n’importe quel clan (certaines légendes parlent même d’étrangers à l’Empire), et sans distinction de sexe, peut être adopté par une Mère Ban-Yin ; l’adoption la plus commune est celle de bébés ou d’enfants trouvés en bas âge (certains sont abandonnés sciemment par des familles miséreuses de clans frontaliers, certaines de voir leur enfant pris en charge par une famille Ban-Yin), mais on a déjà vu des adolescents ou des adultes être adoptés, avec l’accord du Conseil du Village. Le nouveau membre de la famille est alors considéré comme un égal à tout autre membre de la famille « de sang », tant qu’il respecte les us et les coutumes de sa famille d’adoption. Les mêmes punitions (le plus souvent des « travaux d’intérêt général », beaucoup plus rarement une correction ou la mort) sont appliquées à toute personne qui manque à son devoir ou à la survie du Village ou du Clan, sans distinction de ses origines. De même, tout membre du Clan est sûr de l’appui des membres de sa famille, de son village et de son clan en cas de crise.

4. Le « Rituel du Coucher », un des particularismes du Clan de la Louve

Il est une coutume Ban-Yin qui n’est pas toujours bien comprise par certains habitants du Khalihuru. Tout au long de l’année, à la tombée de la nuit, les hommes se présentent sous la fenêtre de la jeune femme dont ils espèrent les faveurs. Celle-ci en choisit un avec lequel elle va passer la nuit, mais elle peut aussi choisir de passer la nuit seule. Chaque soir elle peut si elle le souhaite, choisir un partenaire différent. Cette pratique des visites peut sembler bien étrange, mais nombre de couples choisissent de nouer une relation plus durable et une fois cette relation officialisée devant la communauté, l'homme et la femme peuvent se comporter l'un vers l'autre dans une fidélité choisie ou négociée pour une durée qui peut aller jusqu'à la mort.

Les amants n’ont pas d’obligation d’éducation de leur progéniture, puisque la famille et le clan prennent les enfants en charge. Ils ont donc le choix, ce qui les rend très libres. Tous les Ban-Yin défendent ce mode de vie car ils estiment ne vivre avec leur partenaire que des moments d'amour et de sentiments partagés sans qu'aucune dispute ne vienne détruire ou perturber cette relation. Les aspects matériels, les questions de propriété, les aspects de l'éducation des enfants, tous les sujets sur lesquels tous les couples vivant ensemble vont se quereller tôt ou tard, n'existent pas pour les amoureux du peuple Ban-Yin. Ils s'aiment sans contrainte. Il n'y a pas de mariage arrangé ou pire, forcé, puisque les couples se choisissent librement.

5. Difficultés avec l’Empire, ses lois et les membres des autres Clans :

La tentative de mise au pas du peuple Ban-Yin il y a de cela 60 ans, s'est soldée par un échec. L’Empire a tenté de mettre fin aux pratiques libertines du Clan en obligeant les individus à se marier et à vivre en couples fixes et déclarés. Les plus jeunes Loups et Louves rejetèrent les ordres impériaux en préférant la mort à la contrainte. Devant l'hécatombe, les Mères-Louves prirent les armes et marchèrent sur la Préfecture Impériale. Cette marche est restée gravée dans les mémoires comme la « Révolte des Mères ». Pour la première fois depuis l’avènement du 3ème Empire, le sang coula. Pour calmer les esprits et rétablir les équilibres, le Couple Impérial abrogea ces mesures. Le calme revint immédiatement, et passé le temps du deuil, la vie du Clan reprit rapidement son cours. Bien que la rancune soit considérée comme un vice, cet épisode désolant laissa une grande amertume dans les esprits.

6. L’Ecole de Vie

Sur le plan spirituel, les Ban-Yin conservent les rites ancestraux du Chamanisme. Les autres écoles de vie importent peu aux Louves tant qu’elles ne vont pas à l’encontre du culte des Sei-Di et des Ancêtres. Les Chamans, hommes ou femmes, ont plus d’importance que les autres mystiques aux yeux de ce peuple, mais toute personne liée à une forme de foi, de mysticisme ou de spiritualité se doit d’être traitée avec respect. Car ne deviennent Chaman que ceux et celles qui parviennent à « parler aux Sei Di, c’est à dire aux esprits des choses et des êtres ». Seuls les Chamans peuvent être liés à un Esprit Ancien, tandis que chaque Ban-Yin est lié à un animal-totem vivant dans son présent.

Le plus choquant pour les Ban-Yin est le « mensonge » véhiculé par les prêtres et les moines impériaux qui prétendent que seul le Kouen des Nobles est immortel. Sur ce sujet, les Chamans du Clan de la Louve sont formels : si certaines âmes valent mieux que d’autres grâce à leurs actions valeureuses et honorables, toute âme est immortelle, et les âmes doivent retourner dans le Cycle de Mère Nature.

7. Les arts de la Guerre :

Les loups et louves ont élaboré des techniques de combat en observant leur habitat naturel et les animaux. Cet art est principalement défensif et est particulièrement efficace en meute : techniques d’encerclements, d’harcèlement suivi du coup de grâce.

Les bonnes relations que la Tribu des 3 Fleuves entretient avec le Clan du Cheval leur a aussi permis d’apprendre l’art du maniement du djo (bâton de combat) et du katana, qu’ils troquent contre du gibier et des peaux dans les comptoirs d’Akalê.

Le Clan possède quelques bons archers, qui savent utiliser leur art pour la chasse aussi bien que dans les batailles.

Une autre spécialité Ban-Yin est de posséder des guerrières appelées « Wardancers » dont les chorégraphies motivent les troupes et dont les techniques de combat, proche de la danse, sont redoutables lors de duels ou de combats au corps à corps, avec ou sans armes.

Plutôt pacifiste par nature, les Ban-Yin se sont retrouvés contraints de résister aux assauts des forces invasives du Clan du Bélier. Au fil des siècles, les membres de la Tribu des Marches Blanches se sont spécialisés dans l’art guerrier dit la « Voie du Loup ». Tandis que les hommes et les femmes devenaient des experts du camouflage, de l’affût et du combat au corps à corps, des « Loups Variables » avec qui ils vivent depuis toujours en symbiose ont vu leurs sens, leur ossature et leur musculature évoluer et se transformer pour donner naissance à une race de loups immenses (2 à 2.5 mètres au garrot) qui se laissent chevaucher par les guerriers Ban-Yin et les mènent au combat dans une charge compacte et meurtrière. Leurs ennemis disent qu’ils ont fait un pacte avec les démons des temps anciens et que les Ban-Yin sont frappés par la malédiction des loups-garous, mais c’est probablement parce que les guerriers de la Tribu des Marches Blanches ont su se confectionner une armure résistante et souple, mêlant cuir, peaux et métal, qui recouvre leur corps et leurs membres et leur donne l’apparence de créatures hybrides et effrayantes… mais en ces lieux où les Esprits sont toujours les bienvenus, il ne faut jamais jurer de rien.

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