L'art du Fong Shuei : un aperçu de la vie khalihuranne

Avertissement de l’auteur : le terme « Fong Shuei » est une transcription phonétique du terme chinois moderne plus connu sous le nom de « Feng Shui ». Bien que largement inspiré de son modèle actuel, le « Fong Shuei » est un art propre au monde imaginaire médiéval nommé « Empire de Khalihuru ». C’est juste une aide de jeu pour les joueurs de l’univers complexe de l’Empire de Khalihuru.

A- Définition du Fong Shuei

Le syncrétisme de l’administration khalihuranne, sans reconnaître une quelconque religion officielle, a crée le terme impérial de Fong Shuei, pour regrouper toutes pratiques basées sur les préceptes d’une des Trois Ecoles de Vie (Chamanisme, Dao Yin-Yang et Voie Lumineuse). La volonté était de contrôler ces pratiques tout en établissant des mesures fiscales les concernant. Ce terme est basé sur deux mots associés :

  • Fong est le radical khalihuran qui désigne tout à la fois le vent, la brise mais également le souffle et, par extension, l'ambiance, l'allure, les mœurs, la mode, les usages, les coutumes, la réputation. "Le vent est le messager du Ciel et de la Terre et influence l'homme dans son jugement et dans ses actions"... Le Fong peut être associé à l’Air et au Feu.
  • Shuei est le radical khalihuran qui signifie courant, flux mais également la qualité, la valeur. Il s'agit aussi de la combinaison de deux éléments, l’Eau et la Terre. Il correspond à l'origine profonde, aux sources, aux racines à ce qui est avant le commencement, à la face cachée des choses, au mouvement originel.

Le Fong Shuei signifie donc "vents et flux" et, par extension, la maîtrise des flux d’énergie, traitant des influences fastes et néfastes qui parcourent le monde et se retrouvent partout et en tout.

Peinture Fong Shuei

Le Fong Shuei signifie également de façon très littéraire, l'étude de l'ambiance et de la qualité... donc les rapports existant entre le qualitatif et le quantitatif. Il s'agit également, et d'une manière très prosaïque, de la manière d'adapter la mode ou les usages, donc le visible et le superficiel, à ce qui est le plus profond et le plus caché et qui demeure à l'origine de la vie.

Le Fong Shuei a pour but d'éviter de commettre des erreurs grossières risquant de mettre en cause le mouvement subtil de vie qui nous relie à la Terre, au Ciel et même aux Profondeurs. Il est le garant de certaines règles que d'aucuns nomment principes essentiels résidant dans les traditions ou rituels et que d'autres considèrent comme des superstitions.

B- Le Fong Shuei, explication.

Dans le Fong Shuei, on trouve plusieurs pratiques selon trois aspects : pratiques physiques, pratiques spirituelles et pratiques ésotériques. Ces pratiques issues des Trois Ecoles de Vie, chamanisme, daoïsme, et la voix lumineuse, se complètent parfaitement dans le privé. On peut, ainsi, être très ancré dans la Voix Lumineuse dans la vie publique ou dans la vie professionnelle, très daoïste en privé et suivre les préceptes fondamentaux du chamanisme ne serait-ce que dans les cérémonies religieuses comme le mariage ou les enterrements. En voici quelques aperçus :

Pratiques Physiques :

  • - Calligraphie, architecture, mode, règles de maintien et de comportement, politesses, etc.
  • - Nutrition, diététique, cuisine (cérémonie du thé, …)
  • - Médecine, acupuncture
  • - Technologie, ingénierie, architecture, BTP, …
  • - Chi-Kong, Tai Chi Chuan, Kama Sutra et Tantrisme dans leur aspect physique
  • - Danse (sacrée et profane), Dao Chi, Arts (forge, céramique, …)
  • - Chasse, Pêche

Pratiques Spirituelles :

  • - Prières, bénédictions, sacrifices,
  • - Voie Lumineuse, Dao Yin Yang
  • - Lien Totémique, pratiques Chamanistes,
  • - Musique, Poésie
  • - Kama Sutra et Tantrisme dans leur aspect spirituel
  • - Méditation

Pratiques Esotériques :

  • - Magie, Sorcellerie, Alchimie, calligraphie,
  • - Divination
  • - Dao Yin Yang
  • - Art des Runes,
  • - Art des Sichuans, Cérémonie du Changement, pratiques Chamanistes

Tous les Khalihurans croient en l’existence du Fong Shuei et pensent que maîtriser une ou plusieurs des pratiques que comprend le Fong Shuei est une chose positive. Tous les Khalihurans savent que l’Empereur est un Grand Maître Fong Shuei dans la plupart de ses pratiques Physiques et Spirituelles, et que l’Impératrice est une Grande Maîtresse Fong Shuei dans la plupart de ses pratiques Esotériques et Spirituelles, ce qui assoie naturellement leur autorité aux yeux du peuple et des Clans.

C’est un art « neutre », dans le sens où les pratiques Fong Shuei résultent dans l’ouverture d’un canal énergétique entre le pratiquant et la source du flux. C’est l’intention du pratiquant qui rend l’action « destructrice », « créatrice » ou « médiatrice », et non la pratique elle-même.

Peinture Fong Shuei

De grands érudits ont contribué à l’art du Fong Shuei au travers d’ouvrages de référence comme des récits historiques (Livre des Annales; Livre des Printemps et des Automnes), des recueils de poésie (Livre des Odes), des documents ethnologiques (Livre des Rites, Petit Calendrier des Xia, Prescriptions Mensuelles), des traités de sagesse plus ou moins ésotériques (Livre de la Voie et se son effet - Daodejing ou Tao Te King - de Tseu Dao, Tseu Lie, Tseu Tchouang, ou Tseu Houai Nan) quant il ne s'agit pas purement et simplement de divination (Yijing ou Yi King - le Livre des Transformations ou Mutations... ). Même les acupuncteurs utilisent rationnellement un classique, le Wangdi Neijing Suwen ou Canon de la Médecine Interne de l'Empereur Jaune.

Exemple de pratiques dans le quotidien d’un khalihuran.
Lorsqu'il s'agit d'assurer sa sécurité, donc de protéger son intégrité et d'assumer la pérennité de sa descendance, donc du clan et, par extension, de l'espèce, l'être humain réagit d'une manière intuitive plus ou moins consciente. Bien souvent, par contre, le rôle de l'éducation consiste à dissimuler ou à restreindre ces réactions au profit de ce qu'il est convenu de nommer un rituel. L'individu éduqué est donc censé savoir, grâce à ce rituel, où se situe sa place et ce qu'il doit faire pour assurer sa sécurité et celle des siens.

Ainsi, en ce qui concerne le comportement familiale, la tradition khalihurane veut que lorsque la famille se réunit pour manger, le chef de famille ou le chef de clan, homme ou femme, s'asseye en bout de table face à la porte d'entrée ceci afin de voir qui pénètre dans la pièce. Les éléments masculins de la famille se mettent à sa gauche (Yang), et prennent place à sa droite (Yin) les éléments féminins de cette même famille. Cette disposition est rituelle et typique des croyances Fong Shuei.

De même, les Anciens avaient remarqué que les flux d’énergie étaient plus favorables et le sommeil vraiment réparateur si les dormeurs mettaient la tête au nord et les pieds au sud, il fut établi que cette orientation était aussi la meilleure pour les tombes et tombeaux (en ce cas, l’Est est à gauche – Yang - et l’Ouest à droite – Yin - ). Cette recherche de la disposition par rapport aux orients fut à l'origine de la création de la boussole.

Autre exemple : La vision de la mort dans l’Empire
Fong ShueiLa bannière de soie qui recouvre les cercueils des riches Khalihurans décrit, point par point, ces différentes étapes. En haut de la bannière, le soleil et la lune attestent de l'orientation de la tombe. Les différentes énergies du défunt doivent, peu à peu, se libérer et se répartir pour un retour aux origines. Le Kouen ou esprit, élément du Yang, monte vers le ciel tandis que le Ti, structure ou matière, élément du Yin, descend sous la terre pour s'y concentrer à nouveau. A l’instant de la mort, on assiste à la division des parcelles cosmiques contenus dans le défunt et un retour à l’équilibre cosmique.

Mais comment comprendre la Résurrection dans cet schéma ? Présentons la chose de la manière suivante.
En haut le Yang, en Bas le Yin. Des flux tourbillonnants issu du Yin et du Yang se rencontrent en une zone centrale.

Les Kouens montent vers le Yang, s’y régénèrent en réintégrant la Puissance Cosmique puis en sont arrachés par d’autres flux descendants. Le flux emmenant le kouen vient à rencontrer un flux montant du Yin et renfermant le Ti. La rencontre génère une nouvelle vie. Le Fong Shuei explique de cette manière la Résurrection. Mais cette vision n’est pas acceptée dans le simple appareil théorique et simplifié que nous venons de présenter. D’autres perceptions plus spirituelles existent pour expliquer la Résurrection.

C - Implications sur la Société dans l’Empire

La société khalihuranne est basée sur la notion d'ordre et de Tout. Chaque chose représente une unité et trouve sa place par rapport aux autres. Cela implique un comportement fortement ritualisé.

Lorsqu'on demandait à Tseu Kong quelle était sa recette du pouvoir, il répondait simplement " Il convient avant tout que l'empereur se comporte en empereur, le prince en prince, le parent en parent et l’enfant en enfant ". Suivant ce principe, d'éventuels manquements à cette règle simple entraînent des distorsions. La réussite, suivant ces formes ritualisées, est donc la marque de l'harmonie existant entre l'unité individuelle et la totalité, entre le local et le global. Cela concerne bien évidemment l'individu et sa relation avec son groupe familial ou clanique. En généralisant, on peut rapporter ce schéma avec la cosmogonie impériale (voir le document sur ce sujet)

Les formes de la réussite doivent correspondre à l'ordre manifesté entre unité et totalité. Elles sont, pour ce faire, ritualisées, codifiées, définies. Dans cette conception bien particulière le symbole prend une importance considérable puisqu'il est la manifestation la plus évidente du rituel.

Prenons l’exemple d’une situation courante. Le chef de famille fait face à la porte principale afin de s'opposer à une éventuelle intrusion ou à une attaque adverse. En plaçant une image symbolique du chef de famille en face de la porte d'entrée, on s'oppose à toute intrusion intempestive.

Autre exemple : les symboles arborés par les chefs, les fonctionnaires impériaux, les Dai, etc. sont synonymes de leurs importances tout comme de leurs réussites. Ils sont le signe de leur place dans l’univers.

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